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o tempo de uma gaveta aberta
é o tempo de uso de uma gaveta aberta
é o tempo de uma gaveta em uso
agora fechada a gaveta guarda
o tempo para trás levou
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érica zíngano | francine jallageas | ícaro lira | lucas parente

domingo, 12 de setembro de 2010

Entre a constelação e a nebulosa : passagens :

 

Ansié la dispersión de las duras constelaciones, esa súcia propaganda luminosa del Trust Divino Relojero. (Julio Cortázar, Rayuela, cap. 67).

 

Trechos d’Un livre blanc (Philipe Vasset) :

...

Je m’abandonnis alors au plaisir d’être nulle part, m’imaginant pour quelques heures soustrait à l’emprise de la surveillance urbaine et savourant, au milieu des ordures et des herbes folles, un paradoxal sentiment d’intimité et de confort. Puis, déterminé à ce que quelque chose apparaisse, je revenais, parfois à chaque visite les modifications du paysage et les retraits et les avancées de la ville, qui déferlait sur les friches comme la mer sur l’estran. (95)

 

[…]

 

J’étais dans les zones blanches comme avant le surgissement du texte, dans un grand vide où rien ne se fixe, où les expressions les plus contradictoires passent et repassent sans interférence et, au lieu de chercher à m’en extraire, je me complaisais dans cette languide plénitude infra-langagière, retardant au maximum le moment où un concept, une intuition finirait par polariser la langue. (101)

 

[…]

 

(les cuves, silos et autres châteaux d’eau sont le reflet inversé des zones blanches : visibles à des kilomètres, ils restent malgré tout fermés, opaques et mystérieux, alors que les terrains vagues, imperceptibles sans le filtre de la carte, s’offrent sans difficulté une fois localisés. Réservoirs et friches pourraient constituer les parties émergées d’une même entité, une poche souterraine d’histoires et de noms dont la masse gonfle et creuse le paysage). (109)

 

[…]

 

Mais, tandis que je progressais, des brèches s’ouvraient en enfilade, des bâtiments entiers, des rues, apparaissaient puis disparaissaient, et partout se glissaient des ombres furtives : c’etait comme si j’avais trouvé les aires où la ville se vaporisait, chacun de ses éléments devenu si léger qu’un souffle le dissipait. Les façades, les mobiliers et les silhouettes voletaient comme des cendres au-dessus d’un foyer, puis, d’un coup, tout retombait, et il n’y avait plus que des débris noircis. 

 

Certaines villes étaient plus propices que d’autres à de tels phénomènes : le dessin de Gennevilliers, de Clichy, de Saint-Ouen, d’Auverbilliers, de La Courneuve et de Pantin fluctuait comme un réseau d’ombres projetées sur le sol par des branches d’arbres. Paris, en revanche, apparaissait couvert d’une couche interrompue de bâti, sans interstices entre les immeubles, les boutiques, les parkings, les centres commerciaux, et les rues piétonnes. La ville ressemblait à son plan : un agrégat de carrés et de rectangles diversement colorés et labellisés en gros caractères (« C’est désormais la carte qui […] engendre le territoire » - Jean Baudrillard, Simulacres et simulation). (121)

 

[…]

 

Je ne supportais pas cette image d’une cité totalement balisée, sans jeu entre les diverses constructions, d’un monde où l’on sait toujours où l’on est. Comme un volcan grondant au fond de la forêt, il faut que, quelque part dans la ville, il y ait un endroit où sourd l’inconnu. C’est pourquoi j’aime tellement Jules Verne : chaque personnage des Voyages extraordinaires lutte de toutes ses forces contre l’idée d’un monde fini qui ne ferait que dérouler des motifs déjà vus cent fois.

 

Comme eux, je n’arrivais à accepter l’image que me présentait le plan, celle d’un Paris uniformément construit, bloc grisé qu’aucune fissure n’entamait. Ce n’était plus une ville mais une maquette : qui vivait là ? (123-124).

 

[…]

 

Je rêvais de villes à la trame mitée, comme Rome et Berlin, où subsistent encore, près de la via di Bravetta et sur l’Orianenburgerstrasse, des friches gigntesques, ou encore de Johannesburg, irrégulièrement perforé de profonds puits de mine. J’imaginais quel quartier, quel monument pourrait être avantageusement remplacé par un terrain vague : l’Opéra (pas Garnier – ses toits offrents un exceptionnel terrain de jeu –, mais Bastille) ? Le Sénat, l’Assemblée nationale ? L’île Saint-Louis (tentant : on ne laisserait debout que Notre-Dame et la Saint-Chapelle, dont les tours, au bout de quelques années, émergeraient d’un indescriptible fouillis végétal) ? Le XVIe (mais c’est déjà un désert) ? L’Arc de triomphe, ne serait-ce que pour le plaisir rompre la perspective grandiloquente Concorde-Étoile-Défense ? Rive gauche, on raserait l’Académie française, les Invalides, l’École militaire et la plupart des ministères en bord de Seine, ne laissant dans l’herbe que quelques sections de corniches dorées et des morceaux du dôme de l’Institut. Les Halles, le front de Seine et de La Défense seraient intégralement vidés de leur population salariée et les bureaux, laissés en l’état, ouverts au public : on interdirait, sur ces sites, toute nouvelle implantation d’entreprises ou de commerces. Enfin, à l’image de la tour Saint-Jacques, jamais aussi belle que depuis qu’elle est intégralement recouverte d’échafaudages, des réseaux de poutrelles de métal serrées viendraient masquer certains monuments, tels le Panthéon et l’Obélisque. (126-127).

 

[…]

 

Terrains d’excursions balisés, les jungles, les déserts et les montagnes ont cessé d’être des terra incognita : la frontière du monde connu passe désormais aux portes des villes. Les mégalopoles s’indifférencient sur leurs marges, et les zones blanches sont les avant-postes de cette transformation, les points par  où Paris, Lagos e Rio communiquent come les bassins d’une écluse. Un double mouvement rapproche les grands centres urbains : à l’internationale, grossièrement mise en scène, des sièges sociaux et des salons VIP répond celle des terrains vagues et des bidonvilles, zones poreuses, reliées entre elles par un réseau de correspondances fines comme des vaisseaux capillaires et qui peuvent permettre de voyager sans bouger. (130-131).

 

[…]

 

Un malaise finit par nous gagner, mélange de mal de mer et d’illusion d’optique persistante, et, pour le dissiper, on fixe son regard sur un détail jusqu’à le voir effectivement changer. Rien ne se passe, et quand, de guerre lasse, on détourne les yeux, c’est encore un nouveau panorama. (132)

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obs:

 

As areias do deserto e as águas do mar, o espelhismo e o marear-se, ambos ejôos diante da permanente mudança que é também monotonia (tudo azul, tudo amarelo e azul). Parece que hoje ensaiamos a possibilidade de cartografar o imapeável (cartografia videográfica ?), de habitar o inhabitável (informática difusa ?), ainda que continuemos buscando um ponto de referência, um detalhe, uma linha de fuga onde possamos ancorar um tímido principium individuationis. E neste sentido algo me diz que paulatinamente passamos da sensação de exílio (da nostalgia de um paraíso perdido, das grandes representações) a outra coisa, algo novo, um elogio do território-fronteira, da dispersão, de um ser passageiro, de um constante depaysement.